Orange

FOCom s’oppose à tout nouveau désengagement de l’État dans le capital d’Orange

Concernant la liste des cessions de titres que l’exécutif entend céder, le commissaire aux participations de l’État a annoncé mercredi lors d’une audition devant une commission  de l’Assemblée nationale que l’exécutif prendra sa décision dans le courant de l’automne. Ces opérations devraient alimenter un fonds de 10 milliards d’euros, dont les produits sont censés financer à hauteur d’environ 200 millions par an des investissements dans des secteurs innovants. En dehors d’ADP et d’Engie, les entreprises les plus souvent  citées sont la Française des Jeux, Renault, Safran et… Orange. FOCom rappelle sa totale opposition à toute nouvelle cession des parts détenues par l’État dans le capital d’Orange. L’opérateur historique fait partie, selon nous, des entreprises stratégiques dans le capital desquelles l’État entend rester. Il n’y a pas que la défense, l’énergie nucléaire ou les mines qui soient « stratégiques ». Le numérique et les télécoms, secteur innovant s’il en est,  constituent un enjeu majeur pour l’avenir économique du pays comme pour la sécurité (des réseaux, des serveurs, des données…).

Orange dans la première fournée des cessions de l’Etat ?

Les rumeurs vont bon train dans les milieux boursiers concernant la revente par l’État de ses participations dans un certain nombre d’entreprises. Selon ces bruits persistants, « la première cession d’envergure pourrait être Orange, qui présente le triple avantage d’afficher une valorisation correcte, des exigences réglementaires réduites et un enjeu politique modéré » (boursier.com du 7 août). Cette opération pourrait intervenir dès septembre. Nous réaffirmons que nous nous y opposons de toute notre énergie, avec le personnel d’Orange. Pour préserver l’opérateur historique, son personnel et sa place centrale dans le secteur.

Stop à la casse du réseau de distribution

Une étude récente sur le réseau de distribution physique des 4 opérateurs de télécoms montre qu’entre 2008 et 2016, le nombre total de boutiques a baissé de 29%. Orange est celui qui a le plus réduit son réseau exclusif : -43% (dont 282 Mobistore). Alors qu’en 2012, il comptait 1115 boutiques, en 2015 il n’en avait plus que 790 (dont 515 en Agence Distribution). En 2016, le nombre de boutiques d’AD est passé de 515 à 459. Et en 2017, une quarantaine de fermetures est prévue.
La direction d’Orange prévoit une réduction de 11% en 2018 et de 12% en 2019. Elle le justifie par le développement du digital, par la rationalisation du maillage et par la baisse de fréquentation.
Or tous ces pronostics sont démentis par la réalité :
– les actes commerciaux réalisés en AD ont augmenté de 3,5% entre 2015 et 2016 alors que l’effectif baissait de 0,6%
– la fréquentation des AD (-15% entre 2011 et 2016) a beaucoup moins diminué que le nombre de boutiques (-23 %).
Pour FOCom, il faut arrêter immédiatement de fermer des boutiques et créer les emplois nécessaires. L’enjeu est bien sûr commercial mais concerne aussi les conditions de travail… très dégradées, comme l’a d’ailleurs pointé l’enquête triennale du CNPS sur le stress de 2016.

L’Arcep contre Orange dans la fibre

Le lobby des petits opérateurs télécoms organisés dans l’association Alternative Télécom obtient en partie gain de cause contre Orange.
Si l’Arcep renonce à pratiquer une régulation asymétrique, elle lui impose en effet une batterie d’obligations.
Le régulateur demande ainsi à l’opérateur historique de « fournir une offre passive de boucle locale FttH pour entreprises dans des conditions économiques qui permettront d’animer de façon durable le marché de gros activé, au plus tard le 1er janvier 2018 ». Mais aussi qu’Orange permette « très rapidement la revente par des tiers de ses propres offres d’accès vendues sur le marché de détail entreprises basées sur son réseau FttH ».
Alors que le gouvernement veut accélérer le déploiement du très haut débit en France et alors que la moitié des investissements dans la fibre est portée par Orange comment comprendre qu’on lui impose de nouvelles contraintes ?
Une nouvelle fois, nous nous retrouvons devant une absurde injonction paradoxale : investissez mais ne soyez pas trop bons !

« 118 – 712 » : Clap de fin !

Les usages se transformant par l’arrivée de la digitalisation et l’accès plus simple à l’information via Internet et les mobiles, le modèle économique des renseignements par téléphone, est mis à mal. Orange a décidé d’externaliser totalement cette activité. Avec cette fermeture, c’est tout un pan de la culture d’opérateur historique de notre entreprise qui disparait : exit donc le 12 et «les dames du téléphone».
Pour les 112 salariés impactés par ce projet, nous veillerons, à FOCom, à une application scrupuleuse des accords en vigueur au sein de l’entreprise : accords seniors, handicap et discrimination et télétravail. Une ouverture de négociations sur l’accompagnement des salariés a d’ores et déjà été demandée.
Sur cette activité, comme sur d’autres, force est de constater qu’Orange accentue le recours à l’externalisation, ce dont nous nous inquiétons. Ce sont donc principalement les salariés qui servent de variables d’ajustement à la politique de réduction des coûts d’Explore 2020.