Orange

Orange exclut toute expension en Europe

La rumeur avait couru la semaine dernière d’une fusion entre Orange et Deutsch Telecom, ce qui avait un temps, le temps de l’annonce, boosté la valeur de notre titre. Mais cette annonce, vieille comme le serpent de mer, lequel ressurgit à épisodes réguliers et que l’on oublie aussitôt, n’était qu’une rumeur, démentie par Gervais Pélissier, Directeur général délégué, lequel a indiqué qu’aucune consolidation en Europe n’était à l’agenda d’Orange – tout en demeurant ouvert à d’éventuelles opportunités pour se renforcer, par exemple en Belgique ou en Roumanie. Mais pas en Allemagne, DT étant deux fois plus important que nous le mariage serait de toute façon disproportionné.

CCUES : sortie d’impasse

La mise en place du nouveau Comité Central d’Entreprise est particulièrement laborieuse. En cause un désaccord politique profond entre la CFE-CGC et les 4 autres organisations syndicales représentatives sur le fonctionnement du social à Orange. Cela se traduit concrètement par le refus de reverser la quote-part due au CCUES par les CE à majorité de gestion CFE-CGC de SCE et d’OFS (1,5 million € rien que pour celui-ci). Cette posture met en danger les prestations servies par l’instance, comme par exemple les séjours de vacances pour les enfants, les prestations pour les handicapés, etc.  Le CCUES a donc dû entamer des procédures afin d’obtenir son dû pour poursuivre son activité conformément aux dispositions votées depuis plusieurs années par les élus du CCUES toutes tendances syndicales confondues.
Le bureau du CCUES reflète en principe le paysage syndical. Mais la CFE-CGC a soumis sa participation au retrait des procédures en cours et à l’effacement de son ardoise ! Nous n’avons bien entendu pas accepté ce chantage inadmissible. Pour débloquer la situation et dans l’intérêt exclusif des ayants droits, FOCom a pris ses responsabilités en acceptant le poste de trésorier ce qui a permis de constituer le bureau le 23 janvier. Le CCUES va donc enfin pouvoir fonctionner dans la continuité de la politique du bureau sortant et en poursuivant le travail commun des dernières mandatures. Nous estimons en effet qu’il serait irresponsable d’engager des réformes structurantes concernant les prestations et le fonctionnement de l’instance sur un mandat ramené à 2 ans par les ordonnances Macron.

L’Etat pour la reconduction de Stéphane Richard ?

Selon Les Échos, « l’État soutiendra le renouvellement de Stéphane Richard  à la tête d’Orange ». Si cette information se révélait exacte ce serait l’assurance de sa reconduction en tant que Président, l’État ayant une part déterminante dans les droits de vote au Conseil d’Administration qui va proposer le futur PDG à l’assemblée générale qui validera en mai cette proposition. De son côté Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a rappelé que « s’il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant », et cela vaut « pour toute entreprise publique sous sa responsabilité ». S’il estime que Stéphane Richard « a fait du bon travail à la tête d’Orange », parvenant à « pacifier une entreprise qui était dans une situation de conflit social, de souffrance considérable des salariés », il n’hésiterait pas à lui demander de remettre son mandat en cas de condamnation.
Quant à nous, nous ne pouvons que nous satisfaire de conserver une certaine stabilité à la tête de l’entreprise au moment où la stratégie de la Direction et les efforts du personnel commencent à porter leurs fruits dans un contexte tendu. Et nous redoutons toujours de voir arriver un dirigeant cynique et brutal vis-à-vis de ses salariés, à l’image de ceux d’Altice et de Free… Confirmation au CA du 20 février.

Orange de nouveau dans le collimateur de l’ARCEP

Il y avait longtemps que le régulateur n’avait pas cherché noises à Orange ! 2 ans après l’amende choc pour concurrence déloyale sur le marché entreprise, l’Arcep vient de publier deux décisions datées de décembre dernier où il annonce son intention d’investiguer sur deux sujets distincts. Dans le premier cas, c’est la volonté d’Orange de répondre aux besoins du marché entreprises et le respect de ses obligations de non-discrimination qui sont dans le viseur. Dans le second, c’est le niveau de qualité fourni sur le marché de gros et les moyens mis en place pour combattre certains dysfonctionnements qui doivent faire l’objet d’un examen approfondi.

L’innovation un mauvais prétexte pour privatiser

Les privatisations prévues sur le quinquennat sont censées alimenter un fonds de 10 milliards au sein de BPI France, dont les dividendes serviront à financer des projets d’innovation. Avec un rendement situé entre 2 et 3 %, 200 à 300 millions d’euros par an qui pourraient ainsi être consacrés au développement de technologies de rupture dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, la réalité augmentée ou encore les nouveaux matériaux. En fait, il faut souligner que ces 200 à 300 millions d’euros escomptés ne représenteront que 2 % du total des soutiens publics dans ce domaine (incitations fiscales, subventions, prêts). Alors que dans le même temps, les privatisations priveront l’État d’une capacité de réaction pour venir en aide à certaines filières, comme il l’a fait récemment pour le nucléaire. Une raison supplémentaire pour nous opposer à un nouveau désengagement de l’État dans Orange, entreprise clé pour l’économie nationale et, de surcroît, largement engagée dans l’innovation.