Orange

Orange Bank : un argument supplémentaire pour cesser de fermer nos boutiques

Face au lancement poussif de la banque numérique Orange Bank (en 2018, elle affichait 248 000 clients pour un objectif initial de 400 000), son nouveau Président a décidé de changer de braquet : c’est-à-dire ne plus batailler seulement sur le terrain encombré des banques numériques où la conquête commerciale nécessite des promotions qui éloignent d’une rentabilité à court terme, mais aller sur le terrain des crédits à la consommation. A priori beaucoup plus rentable.
Sans contester cette stratégie, FOCom réaffirme qu’il faut arrêter la liquidation de nos boutiques. Tout compris (avec le réseau de distribution tiers), le parc de boutiques Orange devrait passer de 1150 en 2012 à 547 en 2019 (dont 410 Smart Store) puis à 500-520 en 2022 (dont 490-510 Smart Store). Quand on sait que  87 % des acquisitions Orange Bank par Orange France ont été réalisées en boutique en 2018, on peut légitimement s’interroger sur le bien-fondé de ce plan de démantèlement qui nous fait désormais avoir un réseau de distribution moins dense que celui de SFR.

L’ancrage, drôle de poisson

Le 1er avril prochain sera mis en œuvre le projet “Ancrage Territorial”. Malheureusement ce n’est pas une blague. On pourrait penser qu’il s’agit pour l’Entreprise, comme sa dénomination veut le faire croire, de s’ancrer un peu plus au sein des territoires en rapprochant ses instances de direction des clients, des élus et des salariés. A l’inverse, le projet vise à fusionner des directions déjà gigantesques, comme par exemple, la région Auvergne-Rhône-Alpes qui va absorber la région Sud Est (l’ensemble devenant aussi vaste, en population, que la Belgique, sur un territoire trois fois plus grand). Pour aboutir au final à 5 mégas régions sur l’Hexagone. Les responsables chargés de présenter le dossier au CCUES se veulent rassurants en minimisant les conséquences pour le personnel : “seuls 1300 salariés, dont une centaine de postes en doublon, seraient impactés”. FOCom pense au contraire que ce projet “au cœur de la transformation d’Orange France” a pour vocation de pressurer encore plus les coûts et d’accélérer la transformation des modes d’organisation et de travail, sans égard pour les personnels et leurs conditions de travail.

Orange Bank en question

En 2018, Orange Bank a affiché une perte d’exploitation de 169 Ms€ (93 Ms€ en 2017, année de lancement). Certes, on ne gagne pas de l’argent tout de suite, il faut laisser du temps au temps, mais là, le compteur commence à débloquer puisqu’OB estime qu’il lui faudra désormais un an de plus pour que la situation financière passe au vert (6 ans, au lieu de 5). En 2018, la banque affichait 248 000 clients (pour un objectif initial de 400 000). Avec une ambition de 2Ms de clients en 2026 et 4 millions en Europe. Pour se relancer (un peu), OB propose désormais à ses clients une CB premium (retraits gratuits à l’étranger, assurances, cryptogramme dynamique)… Pour FOCom, qui ne souhaite rien d’autre que le succès de cette entreprise bancaire, on commence tout de même à se poser la question du bien-fondé de cette diversification, un tantinet trop éloignée et différente de notre activité de base…

D’autant que le manque d’ouvertures de comptes a plombé cette année un des indicateurs qui sert au calcul de notre intéressement.

Orange une marque qui compte

Le cabinet Brand Finance publie chaque année un classement mondial des marques, en prenant en compte plusieurs facteurs notamment la «force de la marque» qui repose sur les investissements marketing et les performances de l’entreprise. Concrètement, le cabinet estime la valeur que pourrait tirer un tiers d’une marque sur le marché. Dans son classement 2019 des 300 marques de télécommunications les plus valorisées au monde, Orange conserve la 8ème place loin devant SFR (31ème), Free (46ème) et Bouygues Telecom (52ème). Malgré un fort contexte concurrentiel, Orange a enregistré de nets progrès en Pologne et sa performance en matière d’abonnements fixes en Espagne est perçue, selon le baromètre, comme « impressionnante, en raison notamment de ses investissements dans la fibre« . Elle est considéré comme un fournisseur d’accès internet « cohérent et fiable », élu meilleur FAI en France et surtout armé pour faire face à l’intensification de la guerre des prix dans l’hexagone. Les américains AT&T et Verizon continuent à caracoler en tête, suivis de la marque chinoise, China Mobile.

Un Tshirt qui fait débat

Beaucoup de salariés ont réagi à la réception d’un Tshirt noir estampillé d’un logo Orange Réseau Mobile N°1 assorti de 8 étoiles symbolisant notre classement de meilleur réseau mobile depuis 8 ans, envoyé par Fabienne Dulac en même temps que le mag. Alors que la direction a refusé la prime pour tous que nous réclamions en récompense des résultats obtenus, le seul « cadeau » d’un TShirt « de taille incertaine, en matière synthétique et sans forme » ça fait vraiment… peu !
D’autres collègues pointent la contradiction entre la perspective affichée par le PDG que « 2019 sera l’année de l’exercice ambitieux, serein, déterminé, de la responsabilité sociale, environnementale, globale, d’Orange » et la commande de milliers de Tshirt importés du Mexique et fabriqués au Bangladesh, pays constamment pointé du doigt par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) pour les conditions de travail déplorables de ses travailleurs, notamment dans le textile. On se rappelle ainsi de l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza qui avait provoqué en 2013 au moins 1 127 morts… et ça ne s’est pas arrangé depuis.