A l’occasion du forum économique (grand-messe libérale) de Davos qui s’achève le 20 janvier, Oxfam dénonce, dans un rapport publié ce lundi, le désengagement des Etats dans la lutte contre l’accroissement des inégalités. Depuis 2015, les 1% les plus prospères détiennent autant de richesses que le reste de la planète. En France, ces 1% les plus aisés possèdent 25% des richesses nationales. Ces inégalités relèguent des centaines de millions de personnes dans la pauvreté, fracturent nos sociétés et affaiblissent la démocratie. Elles sont le résultat des pressions exercées par les entreprises sur les travailleurs, pour limiter leurs coûts salariaux et augmenter leurs bénéfices. De techniques d’évasion fiscale et du choix d’enrichir les actionnaires au détriment des salariés. Les dérives de l’économie de marché mondialisée sont pointées du doigt y compris par les économistes du FMI eux-mêmes : «En plus d’augmenter les probabilités d’un krach, le libre-échange augmente les inégalités».
Le mépris ça suffit !
Plusieurs de nos correspondants nous ont alertés concernant des propos qui les ont profondément choqués. En marge du salon international des geeks de Las Vegas, (le Consumer Electronics Show), M. Fillon a en effet déclaré : « J’ai ouvert les Télécoms à la concurrence. Vous pensez qu’il y aurait de l’Internet en France si on avait toujours France Télécom avec des fonctionnaires ? » Si M. Fillon a effectivement préparé la fin du monopole de FT quand il était ministre entre 95 et 97, ses propos relèvent d’une rodomontade aussi prétentieuse que mensongère. Nous nous insurgeons contre le mépris exprimé ici contre les grandes réalisations de l’opérateur historique, en situation de monopole d’état (réseaux, Minitel, etc). Mais aussi contre le personnel actuel d’Orange qui, faut-il le rappeler, est encore composé de 50% de fonctionnaires, ce qui n’empêche nullement l’entreprise de relever ses grands defis technologiques… qui vont bien au-delà de l’Internet ! Et ce malgré tous les écueils mis en place pour affaiblir Orange et une concurrence entretenue en France et en Europe dont aucun expert ne nie plus la nocivité pour tenir tête notamment aux GAFA.
En 2017 faites le pas !
En 2017, FOCom fêtera ses 70 ans. Sans nostalgie, il s’agira d’œuvrer à l’avenir de notre syndicalisme libre et indépendant, menacé mais indispensable, attaqué mais en progression. Plus que jamais, les salariés, les fonctionnaires, les travailleurs en général, ont besoin d’un collectif puissant pour défendre leurs intérêts face à l’individualisation croissante et à la remise en cause de leurs droits. C’est ce qui guidera notre action cette année encore. Si vous vous reconnaissez dans ces valeurs, alors nous vous invitons à nous rejoindre.
Vous serez bienvenu à FOCom.
La loi Rebsamen dans toute sa nocivité
FO a combattu la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », qui représente une régression historique pour les droits des salariés, notamment quant aux modalités de la négociation collective. FOCom a bataillé tout au long de la négociation de sa déclinaison à Orange, afin d’en atténuer au maximum les effets négatifs. Ainsi concernant la fusion et l’annualisation de certaines négociations, nous avons convaincu la direction de ne pas mélanger le handicap et l’égalité pro et que ces accords continuent à courir sur 3 ans. Ce qui permet de consolider dans la durée des mesures plébiscitées par le personnel concerné comme le TPSH ! Nous avions également obtenu que le projet d’accord laisse le nombre de réunions de CE à 10 (au lieu de 6) ce qui permet aux salariés d’avoir une meilleure vision sur les projets de l’entreprise ; et que, lors du processus de consultation, seule la première réunion CE/CHSCT soit commune, les suivantes devant être séparées. Forte de ces éléments, FOCom a signé cet accord dont l’objet était de limiter la portée de la Loi Rebsamen à Orange. Malheureusement la CFDT, la CGT et Sud ne l’ayant pas signé, il ne sera pas validé
Le prélèvement à la source : individualisation, inégalités, employeurs Big Brother, fusion IR-CSG
Article phare du projet de loi de finances 2017, le prélèvement à la source a été voté dans des conditions compliquées à l’image du refus quasi unanime qu’il génère. FO a toujours été opposée à cette réforme qui complexifie le recouvrement de l’impôt sur le revenu ainsi que la relation du contribuable à l’administration fiscale et à l’impôt. Les bénéfices réels de cette mesure sont en réalité nuls alors que les risques sont à la fois multiples et importants, qu’il s’agisse des risques de perte de recettes fiscales ou encore des conséquences dans la relation salariale et la confidentialité de données personnelles du salarié. A contrario, des solutions simples, qui ne nécessitaient pas de réforme d’ampleur, étaient parfaitement envisageables pour améliorer la fameuse «contemporanéité» de l’impôt. Alors que cette réforme s’apparente à un transfert, et donc une forme de privatisation, de la mission recouvrement de l’administration fiscale vers les entreprises, il est également clair qu’elle s’accompagnera de nouvelles suppressions d’emplois au sein de la DGFIP. Cette évolution est non seulement un gâchis au vu de la qualité du système existant mais c’est aussi une erreur qui fait peser des risques importants sur les recettes fiscales et au-delà sur le consentement à l’impôt. Une telle complexité ne peut, dès lors, que cacher un objectif : la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu et fragiliser ainsi encore un peu plus le financement de la protection sociale collective. Quand la source est mauvaise, ce qui en sort l’est aussi.