En 2016, FO a combattu la loi travail, sur la méthode et sur le fond, en demandant son retrait puis son abrogation.
En 2017, FO reste fidèle à ses positions et à son comportement de syndicat réformiste militant, libre et indépendant.
Face aux ordonnances annoncées et à la concertation entamée, FO, dans l’attente de textes précis de la part du gouvernement, rappelle aux pouvoirs publics ses analyses, ses revendications et ses lignes rouges, fondées sur la liberté de négociation, la liberté syndicale et le respect des principes républicains.
Il appartient au gouvernement et au président de la République de savoir s’ils en tiennent compte.
Si tel n’était pas le cas, FO n’hésiterait pas à mobiliser contre ce qu’elle considèrerait comme une loi travail XXL.
(Déclaration de la Commission Exécutive Confédérale réunie le 15 juin)
Réforme du travail : halte au feu
«Halte au feu», a réagi le 7 juin Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, à la lecture de «pistes» de réformes du Code du travail évoquées par dans la presse prévenant le gouvernement que si c’est «ce qu’il veut faire», «la concertation va tourner court».
Même si le ministère du Travail affirme qu’il s’agit d’un document non officiel, « qui n’engage en rien le gouvernement », il va falloir que celui-ci s’explique a prévenu Jean-Claude Mailly. Il a notamment opposé une fin de non-recevoir à une éventuelle négociation du contrat de travail au niveau des entreprises : «si certains motifs de licenciement peuvent être discutés en entreprise, c’est «open bar»… «Ce n’est pas en facilitant le licenciement économique qu’on va faciliter l’embauche».
«On ne peut pas rentrer dans une logique, qui serait une logique anglo-saxonne, alors que le Premier ministre disait hier « il faut préserver le modèle social », c’est complètement l’inverse».
Un accord commercial à combattre
L’UNI, dont FO est membre actif, vient de publier une analyse de l’Accord sur le Commerce des Services (ACS ou TiSA selon l’acronyme anglais). Cet accord qui fait l’objet de négociations secrètes à Genève depuis 2013 a pour objet de « consolider l’idéologie néolibérale… Les entreprises auraient la garantie de pouvoir exercer leurs activités dans le monde entier sans discontinuité, et les gouvernements ne s’engageraient jamais à réglementer des services et technologies pour l’instant inconnus, quels que soient leurs impacts sur la société, l’économie, le développement, l’emploi et l’environnement ou leur contribution au changement climatique. » Est en oeuvre l’oligopole des multinationales qui « veulent exercer un pouvoir inconditionnel sur l’économie de réseaux mondialisée et empêcher les gouvernements de réglementer leurs technologies, services et pratiques à l’avenir ». La protection des salariés, la législation du travail et les « rigidités » du marché du travail sont perçus comme des « obstacles au commerce… Le travail précaire est considéré comme la norme ».
Concernant les Télécoms, les entreprises transnationales (GAFAM etc.) veulent pouvoir utiliser des infrastructures financées et entretenues par les puissances publiques pour faire librement leurs affaires sans contraintes réglementaires ni obligation de service universel. Selon une vieille logique libérale consistant à étatiser les pertes et privatiser les profits.
Accord de Paris : Trump joue le bad COP
Moins d’un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris adopté lors de la COP21, les Etats-Unis, deuxième plus gros pollueur de la planète, l’ont dénoncé le 1er juin 2017.
Pour FO la signature de l’Accord de Paris est une illustration des capacités de réponse de l’ensemble des pays, ayant notamment eu le mérite d’ouvrir une réflexion entre les États afin d’évaluer et de mesurer les premiers effets concrets du réchauffement climatique, aux niveaux géographiques et sectoriels, en particulier sur les activités humaines et les champs sociaux.
FO est déterminée à poursuivre son engagement pour que le social et les droits fondamentaux des travailleurs soient pris en compte dans les accords environnementaux internationaux. L’enjeu des COP est réel pour y permettre un rééquilibrage des trois piliers, seul moyen de garantir un développement durable et respectueux des droits fondamentaux.
FO soutient nos camarades américains de l’AFL-CIO qui dénoncent tant cette décision dangereuse pour l’environnement que la politique isolationniste qui l’accompagne, toutes deux impactant négativement les travailleurs.
FO contre tout passage en force
Le président de la République a reçu les interlocuteurs sociaux en tête à tête le 23 mai pour évoquer la réforme du droit du travail, dont il a fait sa priorité. Si les contours restent flous, Jean-Claude Mailly a plaidé pour une concertation sur le fond. Il a rappelé son attachement à la liberté de négociation et au respect des différents niveaux de négociation, dont la branche. A propos de « la simplification des instances représentatives du personnel » il a insisté sur la préservation de la responsabilité juridique du CHSCT. Alors que la contestation contre la loi Travail est encore dans les esprits, il a affirmé la nécessité de ne pas précipiter les choses. Il a demandé que le calendrier soit détendu et que les ordonnances ne soient pas publiées en août comme initialement prévu, pour éviter le passage en force…
Concernant Orange, nous attendons avec impatience de rencontrer le secrétaire d’état au numérique pour lui exposer nos analyses et notre exigence que l’État reste au capital d’Orange et prenne les mesures de protection du secteur.