La baisse de l’impôt sur les sociétés représentera pour l’ensemble des entreprises en France 3,7 milliards en 2021 après une baisse de 2,5 milliards l’année dernière. Sous réserve de modifications budgétaires, une baisse supplémentaire de 8,2 milliards interviendra en 2022. Notre Confédération continue à exiger que ces « aides » fiscales soient subordonnées à des engagements concrets en termes d’investissement et d‘emploi et qu’elles soient destinées aux entreprises en difficulté plutôt qu’à celles qui ont suffisamment de cash pour distribuer de confortables dividendes.
Orange va continuer à bénéficier de la baisse de l’impôt sur les bénéfices. Son taux d‘imposition passera ainsi de 31% à 27,5% en 2021 et 25% en 2022. FOCom estime que l’entreprise doit se montrer exemplaire et utilise ces réductions d’impôts pour embaucher, investir et améliorer les conditions de travail et la reconnaissance des salariés.
Bonne année
Nous la laissons derrière nous, cette année 2020. Loin derrière nous ? Pas vraiment… Car le monde d’après ressemble étrangement au monde de maintenant, voire d’avant. Mais bien malin qui peut dire ce que sera notre route quand l’incertitude gouverne selon le vent et le courant. FOCom s’est efforcée de vous informer via cette newsletter hebdomadaire. Nous espérons vous avoir intéressés. Ce qui est certain c’est notre satisfaction d’avoir pu honorer sans faille notre rendez-vous du lundi. Et que nos militants aient continué tout au long de 2020 à porter vos revendications, défendre vos droits et vous accompagner dans les conditions difficiles que nous connaissons. Nous allons poursuivre ce travail contre vents et marées, avec enthousiasme et sincérité. Si vous n’êtes pas encore adhérent de FOCom et que vous souhaitez nous rejoindre, nous vous accueillerons avec plaisir. Et, quoi qu’il en soit, nous vous souhaitons à toutes et tous le meilleur pour l’année 2021.
Une décennie pas difficile pour tout le monde
Entre 2009 et mi-2020, les milliardaires français ont vu leur fortune augmenter de 439 % jusqu’à peser 443 milliards de dollars au total, selon une étude UBS/PwC. La fortune des milliardaires américains, pendant ce temps, n’a augmenté « que » de 170 %. Bernard Arnault, le patron de LVMH, est ainsi le 4ème homme le plus riche du monde (devant Mark Zuckerberg), avec une fortune estimée à 109 milliards de dollars, selon l’index Bloomberg des milliardaires. Tandis que Françoise Bettencourt est toujours la femme la plus riche de la planète, et 12ème au classement général. Et le patrimoine du fondateur de Free, Xavier Niel, a été multiplié par 70 en dix ans.
FOCom vous souhaite de bonnes fêtes
Une perfusion sans fond(ement)
Les aides publiques au secteur privé explosent avec la crise sanitaire. Elles représentaient 65 Mds d’euros avant la crise de 2008-2009. Elles sont passées à 110 Mds en 2011 et 150 Mds par an après la mise en place en 2013 du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Soit un bond de 230% en moins de 15 ans. On en rêverait pour le PIB ou les salaires !
Les aides publiques au secteur privé dépassent désormais le montant des aides sociales (famille, pauvreté, logement soit environ 138 Mds €). Mais tandis que les aides sociales sont soumises à toujours plus de contraintes, par exemple pour accéder au chômage quand on est privé d’emploi, les aides aux entreprises sont accordées sans rien exiger en retour, sinon d’incertains « engagements volontaires ». Confidentialité des affaires et secret fiscal obligent, il n’existe aucun suivi précis et public des montants et de leurs bénéficiaires de ces fonds publics. Il n’y a, a fortiori, ni transparence ni contrôle sur l’usage qui en est fait. On sait néanmoins que la pandémie a accentué la politique d’aides massives au secteur privé sans contrepartie, sans conditionnalité d’intérêt général. Ainsi le chômage partiel payé sur fonds publics pendant la crise n’est conditionné à rien. Les aides sont dispensées aux entreprises même si elles disposent d’une trésorerie suffisante et qu’elles continuent à verser de confortables dividendes à leurs actionnaires. Par exemple Total et Sanofi sont soutenues par les pouvoirs publics bien qu’elles aient respectivement octroyé 7 Mds et 4 Mds de dividendes et qu’elles continuent à supprimer des emplois.
Alors que de nombreux salariés et secteurs de l’économie souffrent terriblement de la crise, il serait temps de mettre en place une politique au service de l’intérêt général et de cesser les détournements sans condition des ressources de l’Etat au profit d’intérêts privés.