La crise de la Covid a mis en lumière les effets désastreux de la baisse des dépenses publiques, en particulier pour l’hôpital et l’école. Pourtant le tout récent « rapport Arthuis pour l’avenir des finances publiques » persiste et appelle à un nouveau tour de vis contre les dépenses publiques, sans se préoccuper de leur utilité. Obsédé par la dette et le déficit, il n’évoque pas les baisses d’impôts sur les riches et les grandes entreprises (qui n’ont pourtant impulsé aucune croissance) mais propose d’anticiper la future règle budgétaire européenne en s’engageant à ce que la croissance des dépenses publiques soit obligatoirement inférieure à celle du PIB. Il y ajoute un plancher pour les dépenses d’avenir, ce qui veut dire que celles-ci, comme les restrictions budgétaires, se feraient au détriment des dépenses sociales alors que les besoins sont énormes en matière de retraite, de dépendance, de santé.
A FO nous plaidons pour une autre politique budgétaire dégageant les ressources nécessaires pour satisfaire l’ensemble des besoins sociaux et assurer une croissance durable et respectueuse de l’environnement, sans règles arbitraires préétablies.
Face à la crise, FO plaide pour la redistribution des richesses
Alors que les salariés subissent parfois durement les effets de la crise sanitaire, cette nouvelle édition du Spécial impôts pour 2021 présente les principaux changements intervenus lors de l’adoption des dernières lois de finances dont les mesures les plus emblématiques pour la fiscalité des ménages sont la baisse du barème de l’impôt sur le revenu 2020 sur les premières tranches ou la poursuite de l’exonération de la taxe d’habitation pour les 20% des ménages restants jusqu’à sa suppression totale pour tous les contribuables au 1er janvier 2023.
La France a dû faire face, comme tous les pays occidentaux, à la plus forte chute de son PIB en 2020 en temps de paix. La question du niveau des finances publiques et de l’intervention de l’État dans ce contexte de crise sanitaire et économique a joué un rôle fondamental par la mise en place de stabilisateurs économiques visant à éviter la multiplication du nombre de faillites et l’augmentation du chômage (PGE, activité partielle, FSE, report de cotisations et impôts…). Mais Bercy souhaiterait déjà sortir au plus vite de cette politique du « quoi qu’il en coûte » et revenir rapidement à la surveillance étroite des finances publiques. Une fois la crise passée reviendront les vieux réflexes sur la maîtrise des dépenses publiques et les stratégies de réduction du déficit et de la dette publique. Le risque d’un retour à l’austérité n’est pas écarté. La fiscalité des entreprises et la baisse des impôts de production représentent un montant de 31 milliards d’euros d’ici 2022. Ces baisses d’impôts consenties aux entreprises sont sans commune mesure avec les augmentations d’impôts pesant depuis plus de dix ans sur les ménages, en particulier la hausse de la CSG et taxes indirectes (TVA, fiscalité environnementale, carburants, tabac…).
Or le gouvernement a largement négligé la relance par la consommation et le soutien aux salaires (revalorisation du SMIC, point d’indice dans la fonction publique), comme celui des investissements publics dans des secteurs clés (santé, éducation, transition écologique) ou l’augmentation des minimas sociaux pour les plus fragiles et notamment les jeunes.
Pour FO, il faut avant tout redéfinir des politiques de redistribution assises sur une réforme fiscale d’ampleur qui viserait à réhabiliter l’impôt progressif et son consentement tout en intégrant les nouveaux défis environnementaux, mais également renforcer les services publics en écartant les politiques d’austérité budgétaire inefficaces et contreproductives menées notamment après la crise financière de 2008. Retrouvez le Spécial Impôts FO 2021 en cliquant ici.
FO exige l’abandon de la réforme de l’assurance chômage
Le 2 mars avait lieu en visioconférence la réunion multilatérale conclusive sur l’assurance chômage dirigée par la ministre du Travail. Sous couvert d’objectifs de lutte contre la précarité et les contrats courts, de refonte du marché du travail, toutes les mesures proposées impacteront lourdement les droits des demandeurs d’emploi ! La ministre a annoncé que la réforme de l’assurance chômage allait être mise en place, dans un premier temps en version « allégée » à compter du 1er juillet 2021, et dans un second temps en version « intégrale », une fois que la situation du marché du travail « serait revenue à meilleure fortune ». La seule modification par rapport au règlement d’assurance chômage du 26 juillet 2019 est la mise en place d’un plancher dans le cadre du calcul de l’allocation de manière à limiter la baisse drastique des droits induite par la nouvelle formule, diminution qui initialement pouvait aller jusqu’à 50%. 1,2 million de demandeurs d’emploi seront impactés négativement par ces mesures. FO réaffirme sa position constante d’abandon de cette réforme et se réserve la possibilité d’aller une seconde fois devant le Conseil d’État.
Bilatérale FO Premier ministre
Lors de l’entretien entre la délégation confédérale FO, conduite par son secrétaire général Yves Veyrier, et le Premier ministre, consacré à un tour d’horizon général, FO a mis l’accent sur le fait que d’ores et déjà la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales impactent durement les salariés.
FO a mis en garde : le « quoiqu’il en coûte » ne doit pas devenir « quoiqu’il en coûte aux salariés » !
Alors que la pauvreté et les inégalités se sont accrues, il est inquiétant que revienne l’antienne du coût de la crise et de la dette Covid dont il y a tout lieu de craindre qu’il pèse sur les salariés d’aujourd’hui et de demain.
FO a réitéré sa détermination contre un retour éventuel du sujet de la réforme des retraites et a, de nouveau, fait part de son refus d’entrer dans la logique de la réforme de l’assurance chômage, et appelle le gouvernement à stabiliser, pour 2021, les dispositions existantes résultant de la convention négociée en 2017.
FO a alerté quant au risque que la transcription d’une directive européenne sur l’insolvabilité des entreprises ne conduise à fragiliser le dispositif de l’AGS (garantie des salaires en cas de faillite).
FO a aussi réaffirmé son attachement au paritarisme, mentionnant aussi les dossiers d’actualité de l’Action logement et de la santé au travail.
Si les mesures de soutien à l’activité, en particulier l’activité partielle, ont permis de préserver jusqu’alors nombre d’emplois, un contrôle strict du comportement des entreprises quand elles ont bénéficié ou bénéficient d’aides publiques n’en demeure pas moins indispensable. FO a dénoncé en particulier les annonces de suppressions d’emplois et de restructurations quand, à l’évidence, la crise sanitaire sert d’aubaine ou d’accélérateur.
Voir l’intégralité du communiqué de presse.
FO soutient les étudiants
Depuis près d’un an, la crise sanitaire a bouleversé la vie de l’ensemble de la population. La situation est particulièrement difficile pour les travailleurs qu’ils soient en activité partielle, en télétravail ou en première ligne. Mais les travailleurs ne sont pas les seuls à subir cette crise. Les étudiants, en « distanciel » quasi-permanent depuis des mois, sont nombreux à souffrir d’isolement et sont plongés dans une grande précarité. Depuis le début de la crise, selon les organisations étudiantes et lycéennes, près d’un étudiant sur six a arrêté ses études. Beaucoup sont en détresse psychologique. Les syndicats d’étudiants demandent la réouverture des facs pour tous et un droit au rattrapage afin de restaurer l’égalité entre les étudiants. Ils réclament également un véritable plan de lutte contre la précarité étudiante avec notamment une hausse immédiate des bourses et des aides au logement.
FO apporte son soutien aux organisations étudiantes et à l’ensemble des étudiants qui se mobilisent pour défendre leurs conditions de vie et d’études. Et appelle le gouvernement et les pouvoirs publics à prendre en compte leurs demandes afin de leur redonner des perspectives d’avenir.