La pauvreté et les inégalités ont augmenté en France ces dix dernières années, dénonce un rapport de l’Observatoire des inégalités publié mardi 9 juillet. Un million de personnes exerçant un emploi ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté – établi par l’Observatoire à 50% du revenu médian (soit 855 € par mois pour une personne seule) et à 60% par l’Insee (1.026 €).
Est notamment en cause la précarisation croissante de l’emploi avec l’augmentation depuis 2014 des contrats à durée déterminée, d’intérim et d’apprentissage. On compte huit millions de travailleurs précaires.
Ces constats nous confortent dans la condamnation des politiques menées par les différents gouvernements sous pression du patronat visant à « flexibiliser l’emploi » au nom d’une prétendue lutte contre le chômage. Le résultat est plus de chômeurs de plus en plus maltraités, plus de précarité et au final plus de pauvreté et d’inégalités tandis que profits et dividendes s’envolent.
Assurance chômage : FO dénonce une réforme sur le dos des plus précaires
Le gouvernement a dévoilé le 18 juin la réforme du régime d’Assurance chômage, avec pour objectif 3,4 Mds € d’économies en 3 ans.
Au 1er novembre 2019 il faudra avoir travaillé 6 mois au cours des 24 derniers mois (contre 4 mois sur 28 actuellement) pour ouvrir des droits à l’Assurance chômage. Selon FO, plus de 300.000 demandeurs d’emploi vont ainsi être privés d’un droit à l’indemnisation. Pourtant, actuellement, seulement la moitié des demandeurs d’emploi sont indemnisés. De même, pour recharger ses droits, il faudra avoir travaillé 6 mois (contre un actuellement) durant la période de chômage pour prolonger d’autant la durée d’indemnisation. Là encore, nombre de précaires sortiront de l’indemnisation. Pire encore, à partir d’avril 2020, le montant de l’indemnisation ne sera plus calculé selon le salaire journalier de référence, basé sur les jours de travail, mais sur le revenu mensuel moyen du travail. Seront inclus les jours non travaillés que subissent les salariés contraints d’enchaîner des CDD avec des périodes d’interruption, pour qui ce système aboutira à une baisse de l’allocation mensuelle. FO conteste l’ensemble de ces mesures et le raisonnement consistant à faire le procès des salariés précaires qui seraient responsables de leur situation.
Le gouvernement instaure également une mesure de dégressivité pour les cadres gagnant plus de 4.500 € bruts par mois. Leur indemnisation sera réduite de 30% à partir du 7ème mois de chômage, avec un montant plancher de 2.261 € nets par mois. La mesure sera mise en place en novembre 2019. Seuls les seniors de plus de 57 ans en seront exemptés.
Congrès de FOCom : résister, revendiquer, reconquérir
Le congrès FOCom vient de se terminer avec l’élection de Christine Besseyre, première femme Secrétaire Générale de la Fédération de la Communication.
Notre secrétaire général confédéral, Yves Veyrier, a clôturé le congrès en revenant sur la force du collectif au sein de FO et sur l’importance de construire nos positions par les débats internes puis de les porter ensemble avec conviction et fierté.
Beaucoup d’absents dans le discours du premier ministre
Dans son discours de politique générale devant les députés ce mercredi 12 juin, le Premier ministre Edouard Philippe annonce… qu’il continue comme avant !
Premier grand absent, le dialogue social et ce que portent les syndicats. Pourtant le Premier ministre parle bien de considération pour tous à la fin de son discours et le Président de la République de cohérence entre les paroles et les actes à l’Organisation Internationale du Travail.
FO appelle à ouvrir au plus vite de véritables négociations sur larémunération, les conditions de travail et l’emploi.
Autre grand absent, les salaires. Tout est fait pour éviter leur augmentation au profit d’éléments annexes de rémunération.
FO réaffirme la nécessité de l’augmentation du SMIC de la valeur du point d’indice des fonctionnaires et la relance des négociations de branches sur les salaires.
FO appelle encore une fois le gouvernement à redonner une pleine considération à la négociation collective et aux analyses et revendications portées par les syndicats et confirme sa détermination à mobiliser les salariés.
La rupture conventionnelle pour mieux saborder les services publics…
Comme dans le privé, les ruptures conventionnelles vont être expérimentées pendant 5 ans, après le vote par les députés de l’article 26 tant redouté par les fonctionnaires, dans le cadre de la réforme de la Fonction publique. Cela facilitera les départs dans les trois Fonctions publiques (État, Hospitalière, Territoriale). Un fonctionnaire, contractuel ou titulaire, qui souhaite quitter son travail ne sera plus obligé de démissionner, comme aujourd’hui. Il pourra engager une rupture conventionnelle et bénéficier d’une prime de départ – dont le montant minimum n’a pas encore été fixé – et du chômage.
Bien sûr cette mesure n’a aucun rapport avec l’objectif initial du gouvernement de supprimer 120.000 postes d’ici 2022 ! Les hôpitaux, pour ne prendre que cet exemple qui parlera à tous, vont ainsi voir, plus facilement encore, leurs services se vider…