Depuis plusieurs mois, Patrick Drahi (SFR) dépense des centaines de millions d’euros pour étoffer son offre de journaux et chaînes de télévision (Libération, L’Express, BFM-TV, RMC…), de cinéma et de divertissement (exclusivité des chaînes NBCUniversal ou Discovery) ou de sport (Premier League, rugby anglais, athlétisme français…). Tandis que Stéphane Richard déclare s’intéresser à Canal+. Cela inquiète Sébastien Soriano, président de l’ARCEP, qui, dans un entretien au Financial Times, s’émeut du désir des opérateurs de s’approprier ou produire des contenus, ce qui risque selon lui de pénaliser l’investissement dans les réseaux. Mais y a-t-il un avenir pour des opérateurs qui resteraient cantonnés dans les « tuyaux » quand tout est imbriqué et que les producteurs de contenus lorgnent de leur côté sur les réseaux ? On a ainsi vu les OTT attaquer le marché du transport des données. Le sujet n’est donc pas d’empêcher une diversification des activités des opérateurs, convergence nécessaire, selon nous, pour survivre à la concurrence internationale. Le sujet porte plutôt sur la question de l’indépendance de la presse et des médias. Mais cela ne relève pas du régulateur qui est surtout obsédé par le maintien de la concurrence entre les opérateurs français et, partant, attentif à affaiblir ceux qui prendraient trop d’importance avec la convergence.