Les résultats de l’enquête triennale réalisée par Secafi montrent certes des évolutions positives notamment sur la fierté d’appartenance au groupe, l’autonomie dans le travail, les espaces de travail, le sens du travail, la formation professionnelle, les exigences émotionnelles au sein des services ou avec les clients ; mais aussi des points noirs qui persistent voire s’aggravent :
• la charge de travail augmente (considérée comme excessive dans les AE, PRO/PME, AD) pour plusieurs causes (notamment du fait de l’ampleur des départs en TPS/retraite, et du peu de recrutements : témoignages des salariés mais aussi des encadrants). FOCom se félicite de la signature de l’accord charge de travail qui va permettre des actions sur le sujet.
• l’intensité et la complexité du travail sont mises en cause : 46% sont contraints de faire des heures supplémentaires, 77% estiment que leur travail leur demande d’aller très vite, et 84% qu’il est de plus en plus exigeant.
• l’intrusion de plus en plus forte de l’activité professionnelle dans la vie privée (40% des répondants déclarent emporter du travail chez eux). Zoom : ça concerne 49% des salariés ayant des enfants à charge. Est-ce que ça touche davantage les femmes ?
• il y a aussi des craintes sur l’accélération des réorganisations et les changements de métiers qui y sont liés, la standardisation de nombreuses activités au détriment d’un haut niveau de compétences et de créativité, l’insatisfaction sur la rémunération (61% sont insatisfaits de leur rémunération, et l’insatisfaction est très forte dans la tranche d’âges 30-40), sur la reconnaissance au travail et sur les perspectives d’évolution, l’obsolescence du SI qui sont autant de points négatifs diagnostiqués par l’enquête. Nous notons que les AD, AE, PROPME, UI et SCO semblent être plus en difficulté que les autres activités.
FOCom a alerté l’entreprise à diverses occasions sur la situation particulièrement tendue dans les boutiques. L’étude confirme ce constat. Ces salariés sont davantage contraints aux heures supplémentaires, ils dénoncent une augmentation des exigences de leur travail, une quantité de travail excessive, un manque d’effectif (y compris noté par les managers), des objectifs inadaptés, des difficultés à appliquer les consignes, en parallèle de contrôles répétitifs et d’un manque de liberté ce qui crée un sentiment de manque d’autonomie. Monsieur Richard nous a dit avoir conscience de la situation dans les AD, il est urgent qu’il y ait des actes en termes de recrutements et de reconnaissance de ces populations.
Huit sujets sont pointés par des salariés ayant un niveau de stress très élevé : la situation face au client, l’instabilité de l’organisation, le rôle des managers intermédiaires (42% estiment manquer de personnel et 33% de leurs collaborateurs ne les trouvent pas suffisamment disponibles), la transparence en RH, les TPS et départs non remplacés, la vulnérabilité relationnelle (34% mentionnent des tensions dans leur équipe), le respect ou harcèlement et les blocages à la promotion (59% sont insatisfaits face à leur perspective de promotion).
Pour FOCom, cela doit aboutir à des préconisations et à des plans de prévention débouchant sur des actions concrètes.