Dans une interview accordée au Journal du Dimanche en date du 12 septembre, Stéphane Richard fait plusieurs annonces. Il exprime tout d’abord son désir de rester président d’Orange s’il est à nouveau relaxé le 6 octobre dans l’affaire Tapie et si le conseil d’administration lui renouvelle sa confiance à la fin de son mandat en mai 2022. Puis, s’appuyant sur les évolutions récentes dans la gouvernance des sociétés du CAC 40 qui devient de plus en plus complexe, il envisage de proposer un tandem à la tête de l’entreprise, en scindant les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général. Pour tenir ce poste de directeur général, sans démentir la rumeur sur une candidature de Ramon Fernandez, l’actuel directeur général délégué, il insiste sur la nécessité de trouver quelqu’un capable de concilier rigueur financière et capacité de prendre des paris pour l’avenir, comme le groupe l’a fait dans la fibre, en investissant 13 milliards d’euros en dix ans. Concernant la gouvernance de l’entreprise, nous partageons le constat que l’entreprise doit relever des défis importants notamment pour faire face aux GAFAM, et nous dénonçons depuis longtemps l’hyper-concurrence imposée par l’Europe et le régulateur qui, en minimisant les prix, pèse sur les résultats et la capacité à investir. Ce sont là des choix politiques qui ne relèvent pas de l’entreprise.
Nous déplorons, en revanche, que la direction prenne des décisions qui entament largement « la relation de confiance avec les salariés » qu’appelle de ses vœux Stéphane Richard. La grève du 21 septembre pour défendre les rémunérations, les carrières, les emplois et les conditions de travail, appelée par l’ensemble des syndicats sauf un, n’est pas à prendre à la légère. La direction doit se ressaisir et entendre les revendications légitimes de salariés auxquels il est énormément demandé. Il en va de la qualité du climat social, clef majeure pour l’avenir du Groupe.