Le mandat de Sébastien Soriano comme président de l’ARCEP s’achevant (enfin !) début janvier, le président de la République a choisi Laure de la Raudière pour le remplacer. Cette diplômée de Normale Sup est une spécialiste du numérique, par ailleurs députée d’Eure-et-Loir proche de Bruno Lemaire. Nous nous abstiendrons de tout commentaire, espérant seulement qu’elle défendra le secteur au lieu de poursuivre le travail de sape de son prédécesseur. En revanche, Xavier Niel ne s’est pas privé de s’insurger publiquement contre cette nomination. S’il reconnaît les compétences de madame de la Raudière, il lui reproche d’avoir travaillé à France Télécom de 1989 à 2001. C’est qu’il est anxieux le fondateur de Free, dont l’arrivée comme 4ème opérateur, favorisée par l’ARCEP, a fait chuter dramatiquement les prix des télécoms, amputant les marges des opérateurs français et leurs capacités à tenir tête aux concurrents, d’outre-Atlantique notamment, qui ne connaissaient pas les mêmes obstacles à leur développement. Xavier Niel est inquiet, des fois que l’ARCEP serait tentée de rompre avec cette logique ultra libérale à la solde de Bruxelles, mortifère pour le secteur, mais qui a contribué à sa fabuleuse fortune construite sur l’écrémage du marché et une qualité de service exécrable.