Après avoir raté le tournant du numérique du début des années 2000, l’Europe saura-t-elle activer les leviers pour rattraper son retard ? En reconnaissant que « nos entreprises numériques ont fait face à beaucoup plus d’obstacles que leurs concurrents dans d’autres régions du monde, des lacunes dans l’infrastructure et dans les compétences, une capacité d’investissements inférieure, la complexité réglementaire et les barrières bureaucratiques lorsqu’on essaie de passer les barrières nationales », la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen indique des solutions… qu’on ne voit malheureusement pas venir. Si le rapport sur « l’état de la tech en Europe » révèle que les levées de fonds n’ont jamais été aussi importantes avec 41Mds en 2020, on attend toujours des politiques publiques coordonnées soutenant le secteur du numérique, un grand programme de recherche et d’innovation, les conditions de créer un vrai marché unique du numérique. Il faut certes se donner les moyens de conserver les talents et soutenir les starts up. Mais est-ce bien sérieux de continuer à affaiblir les opérateurs, au nom d’une concurrence absurdement entretenue ? Le vrai sujet n’est-il pas plutôt de les armer face à la force de frappe des multinationales hégémoniques (Apple a une capacité boursière de 2.080Mds $ soit presque autant que l’ensemble des sociétés du CAC 40) ? Mastodontes qui continuent à contourner les réglementations et à échapper à la fiscalité…