Les opérateurs télécoms français sont une nouvelle fois pris en tenaille. Leurs revenus continuent à chuter, le chiffre d’affaires du secteur cédant encore 1% l’année dernière, malgré une hausse des usages télécoms toutes technologies confondues.
Tandis que leurs dépenses grimpent. Jamais ils n’ont autant investi dans leurs réseaux fixes et mobiles. En 2019, ils ont déboursé 10,4 milliards d’euros, hors acquisition des licences pour les fréquences, soit 500 millions de plus en douze mois. Sur cinq ans, cela représente une augmentation de plus de 50%. Leurs dépenses d’investissement s’élèvent à 25% de leur chiffre d’affaires. » Une intensité d’investissement exceptionnelle » reconnaît Sébastien Soriano, président de l’Autorité des télécoms (Arcep). Il ne donne toutefois toujours pas les moyens au secteur d’augmenter ses revenus pour lui permettre d’atteindre des objectifs maintenus en dépit des retards liés à la crise Covid 19 (rien que sur la fibre, un million de lignes ne seront pas produites sur un objectif de 5,3 millions en 2020). Fidèle à lui-même, le régulateur « se montre confiant’, jugeant que le marché se stabilise et sort de la guerre des prix : « Après une année 2018 marquée par des baisses de prix parfois très significatives, les opérateurs ont atténué la pratique des offres promotionnelles. » Un déni décidément tenace… qui sert les intérêts de nos concurrents, notamment outre-atlantiques, pas handicapés par de telles dissymétries entre revenus et investissements.