« La raison d’être consacrée par la loi Pacte peut devenir un accélérateur de confiance envers l’entreprise ou au contraire un catalyseur des déceptions » prévient Bernard Sananès, président du cabinet d’études et de conseil Elabe, qui s’exprime le 8 octobre dans les Échos.
Dans le climat de défiance que traverse la société française, la raison d’être a encore du chemin à parcourir avant de convaincre de son utilité, et de son impact concret. Près d’un Français sur deux estime que les entreprises ne vont rien changer à leur manière d’agir dans la société.
Ce contexte de défiance est également bien présent au sein de Orange. C’est ce que démontrent les résultats du baromètre salariés 2018 (sondage de la promesse Orange) qui pointent des indicateurs en forte baisse, notamment en France. Les salariés ont exprimé une incompréhension de la stratégie d’Orange, et un doute sur les grandes orientations de l’entreprise, avec des pertes respectives de 6 et 5 points par rapport à 2017.
Plus les salariés sont confrontés à des conditions de travail éprouvantes (ce qui est le cas aujourd’hui dans de nombreux services), plus ils sont en difficulté par rapport à leur attachement à l’entreprise, et plus grande est la défiance vis-à-vis de la gouvernance.
Au moment où elle lance sa concertation salariés, Orange devra avoir en tête les conditions du succès de cette raison d’être : s’affranchir des silos internes, passer de l’intention à la concrétisation, convaincre les salariés, et bien sûr, donner des preuves.