Avec la fin le 1er février de Cloudwatt, service d’hébergement sécurisé d’Orange, se pose la question du rôle de l’État dans la sécurité des données stratégiques et la souveraineté dans le numérique.
A son lancement en 2012, il s’agissait de l’une des deux têtes du « cloud souverain à la française ». Alors que l’enjeu est notre souveraineté nationale et l’intégrité de nos données stratégiques face à la domination américaine sur le marché de l’informatique en ligne, ni l’État ni les collectivités locales, qui auraient dû devenir les utilisateurs naturels de ces services, n’ont joué le jeu. Deux ans après son lancement, Cloudwatt ne recueillait que 2 millions de recettes, ce qui est totalement dérisoire face à Amazon, Microsoft et IBM. Bercy a sollicité à nouveau des entreprises du secteur pour la création de centres sécurisés pour héberger les données sensibles de l’administration et des entreprises. Pourquoi repartir de zéro en tentant de créer « un cloud national stratégique », selon l’expression de Bruno Le Maire, au lieu de soutenir les clouds souverains existants pour garantir l’intégrité et l’autonomie stratégique sur nos infrastructures essentielles et sur nos données ? FOCom avait déjà soutenu cette vision au Comité Stratégique de la Filière Numérique. Mais la gabegie ne semble pas effrayer nos gouvernants pourtant si prompts à nous parler d’économies. L’État doit maintenant prendre ses responsabilités.