L’attribution des fréquences 5G doit (enfin !) se dérouler à l’automne. Elle prendra la forme d’enchères financières, auxquelles participeront Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free.
Selon Bercy, le prix de réserve « devrait être plus proche de 1,5 Md € que de 3 Mds € ». Le gouvernement envoie ainsi un signal fort : son objectif n’est pas de maximiser ses recettes. En contrepartie, d’importants investissements dans les réseaux devraient être demandés aux opérateurs par le biais, par exemple, d’importantes obligations de couverture du territoire. « Nous ne voulons pas brader les fréquences, résume-t-on à Bercy. Ce qui compte, à nos yeux, c’est la compétitivité du pays. Notre modèle n’est pas l’Italie. » Dans ce pays, fin 2018, les enchères pour les fréquences 5G ont atteint la somme faramineuse de 6,55 Mds €. Comme mécaniquement, ce qui est dépensé dans les fréquences ne l’est pas dans les réseaux, l’Italie pourrait prendre un gros retard dans la 5G. Il y a aussi le risque qu’en cas de surpaiement des fréquences, les opérateurs non seulement investissent moins mais augmentent leurs tarifs ou lancent d’importants plans d’économies, via, entre autre, des licenciements.
En privilégiant une logique d’aménagement du territoire à une logique strictement financière, le gouvernement français se situe dans le sillage du « New Deal ». En janvier 2018, l’exécutif a renoncé à d’importantes recettes en prolongeant l’utilisation de certaines fréquences mobiles. En contrepartie, les opérateurs s’étaient engagés à doper leurs investissements dans les zones « blanches » et « grises ».
Pas sûr que toutes ces bonnes intentions compensent « l’année de retard prise dans le déploiement de la 5G » (selon Stéphane Richard) due à l’incurie de nos décideurs européens et français. Retard qui va sans doute durablement plomber notre capacité à tenir face à la concurrence extra européenne.