La Belgique à contre-courant

Alors que s’accélère en Europe le mouvement de consolidation des télécoms, le gouvernement belge appelle de ses voeux un quatrième opérateur pour le printemps 2019. L’objectif avancé est de faire baisser les prix, mais le régulateur belge des télécoms n’a chiffré les conséquences ni sur les prix, ni sur les investissements et l’emploi. Ni vérifié la viabilité d’un marché à quatre opérateurs mobiles : le même nombre qu’aux USA mais pour 11 millions d’habitants !
Or on connaît aujourd’hui les conséquences désastreuses de la multiplication des opérateurs. En France, l’arrivée de Free en 2012 a entraîné la suppression de 11% des emplois dans les télécoms entre 2012 et 2016 (chiffre Insee et Arcep) et les investissements ne sont repartis à la hausse qu’en 2014.
Selon une étude de la fédération belge de l’industrie technologique, 6.000 emplois sont menacés dans le pays. Le premier opérateur belge a dénoncé une décision qui aura « des conséquences immédiates pour la qualité du réseau et la rentabilité du secteur » et qui « mettra inévitablement sous pression les investissements dans le réseau et l’emploi » dans les télécoms. Et Orange Belgium, le 3ème et plus fragile opérateur, alerte : « avec un site Web bien fait et une offre à prix cassée, n’importe quel opérateur avec une vingtaine de salariés pourrait retourner le marché très facilement ». Free serait sur les rangs…