La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a remis au Premier ministre, le 21 mars, son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Selon ce rapport, « le niveau de racisme reste préoccupant, même s’il semble se stabiliser ». Si le nombre de menaces est en baisse, les actions enregistrent une hausse de 11% traduisant une progression inquiétante de la violence raciste. Pour la Commission, le volet répressif de l’action publique doit également s’accompagner d’un effort constant de prévention et de déconstruction des préjugés. En effet le racisme biologique (selon lequel il y a des races supérieures à d’autres) a été supplanté par un racisme culturel (qui consiste à dire que les étrangers, par leur origine, leur religion, leur culture ou leur apparence, sont trop différents). D’où l’importance de gagner la bataille des idées et d’agir sur les multiples manifestations du racisme qui échappent encore aux radars de la justice. Ainsi il est urgent de donner un coup d’arrêt au déferlement de discours de haine dont Internet est devenu le réceptacle. Symptomatique : le site Pharos, plate-forme du ministère de l’Intérieur sur laquelle les internautes peuvent signaler un contenu jugé illicite, enregistre en 2017 un bond de 108,5 % des signalements pour injure ou diffamation xénophobe. Le projet, contenu dans le plan gouvernemental 2018-2020 de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, de promulguer une loi pour responsabiliser les plates-formes nous paraît indispensable.