Emmanuel Macron a promis lors de la Conférence nationale des territoires, une couverture de la France entière “en haut et très haut débit” d’ici “à la fin de l’année 2020”. Pour ce faire, le directeur de l’Agence du numérique, Antoine Darodes, a indiqué 19 juillet, devant la commission de l’aménagement du territoire du Sénat que le gouvernement veut conclure une “sorte de contrat” avec les opérateurs de télécommunications qui « sont des organismes généralement rationnels, voire pavloviens parfois ». Il serait ainsi “relativement simple”, selon lui, d’arriver à un accord à condition qu’ils signalent « à quelle carotte ils sont prêts à répondre ».
Sans être pavloviens, nous estimons à FOCom que les opérateurs doivent être sécurisés quand ils s’engagent dans des plans d’investissement, la moindre des choses est qu’ils aient une réelle visibilité sur la réglementation, la régulation, la fiscalité et la marge de manœuvre dont ils disposent. Nous nous félicitons que le dogme du « tout fibre » ne soit plus de mise et que toutes les solutions technologiques soient mobilisées, Antoine Darodes citant « une meilleure mobilisation du réseau classique en cuivre, l’utilisation du satellite, les boucles locales radio, la 4G, et puis, pourquoi pas, d’autres solutions ».
Mais nous persistons à penser que l’État doit prendre toutes ses responsabilités en termes d’organisation de la filière et de planification de l’équipement du territoire. Cela signifie qu’il doit rester actionnaire déterminant dans le capital d’Orange et faire de l’opérateur historique le fer de lance de ce plan. Tout indique que ce sont la concurrence artificiellement entretenue entre opérateurs, l’affaiblissement programmé de ceux qui investissent et le pouvoir octroyé aux RIP qui aboutissent à l’immobilisme et au gaspillage, notamment des finances publiques. Ce n’est pas de carotte mais d’engagement dont nous avons besoin.